أنا أتعفنُ حزناً ...زكريا شيخ أحمد / سوريا ترجمة للفرنسية الشاعر أطلس حاضر / المغرب

أنا أتعفنُ حزناً

هذا النصُّ مرتبكٌ ، منهكٌ ، شاردٌ ، ضائعٌ ، منهارٌ ،
مثقلٌ بالتعبِ ، يشبَهُ شخصاً
قامَ بعملِ ألفِ عاملٍ تغيبوا عنِ العملِ .
هذا النصُّ يشبهُني تماماً .

هذه الكلماتُ ليسَتْ للبيعِ ،
حتى تلِكَ التي خارجَ النصِّ ،
ليسَتْ للبيعِ .

ليلاً أنزعُ جهازَ إنذارِ الحرائقِ المركبِ بالسقفِ
و أبدأُ بالاحتراقِ ،
صباحاً أخرجُ منَ البيتِ
و أتناثرُ كرمادٍ طوالَ النهارِ .

كلُّ النازحينَ و المهجرينَ قسراً
جالسونَ في غرفةِ قلبي .

كلُّ شيءٍ يتغيرُ ،
لا شيءَ يبقى جميلا ً
إنْ إمتلأَ الهواءُ بالكراهيةِ .

إنْ لمْ يجعلْكَ تذكرُ الماضي
تخافُ منَ المستقبلِ
فأنتَ لمْ تتذكرْ الماضيَ قَطُّ .

ما منْ فرقٍ بينَ الماضي و الحاضرِ و المستقبلِ ،
صدقوني إنَّنا نتوهمُ أنَ هناكَ فرقاً ،
لقد قتلونا في الماضي
و ها همُ يقتلونَنا في الحاضرِ
و سيقتلونَنا في المستقبلِ .

في الماضي كانَ العالمُ عاهراً
و ما زالَ عاهراً
و سيبقى عاهراً في المستقبلِ أيضاً .

أنا و حزني متفقانِ بشكلٍ تامٍ .

Je pourris de chagrin
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Ce texte est désorienté, épuisé, distrait, perdu, crevé
Alourdi de fatigue, pareil à une personne
Qui a effectué les tâches de mille ouvriers absentés du travail.
Ce texte me ressemble parfaitement.

Ces mots ne sont pas à vendre,
Même ceux extérieurs à ce texte,
Ne sont pas à vendre.

La nuit, j'arrache le détecteur de fumée installé au plafond
Et je me mets à brûler
Le matin, je sors de chez moi
Et m'éparpille telle une cendre au long de la journée

Toutes les personnes déplacées et les expatriés forcés sont assis à la chambre de mon coeur

Tout dégénérera,
Rien ne gardera sa beauté
Si l'air est rempli de haine.

Si l'évocation du passé
Ne te fait pas voir l'effroyable avenir
C'est que tu as raté la remémoration.

Nulle différence entre passé, présent et avenir,
Croyez-moi, c'est un leurre de faire la différence,
Ils nous ont certainement anéanti au passé
Et voilà qu'ils nous anéantissent à présent
Et ils nous anéantiront dans l'avenir.

Dans le passé le monde était bordel
il est encore bordel,
Et il restera également bordel dans l'avenir

Mon chagrin et moi sommes absolument d'accord.

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Texte de Zakaria Sheikh Ahmad, poète syrien kurde expatrié

Traduit de l'arabe par Atlas Hader